Faten de Fatima Sharrafeddine raconte l’histoire de Faten, une jeune libanaise studieuse des montagnes qui est envoyée par sa famille à Beyrouth où elle deviendra la domestique d’une famille plus aisée. Motivée par son désir de devenir infirmière et de changer son destin, elle s’efforce de terminer ses études et avoir son diplôme. Le roman est destiné au public jeune adulte et se lit facilement. Sharrafeddine a écrit d’autres romans “jeune adulte” qui sont également excellents : كابوتشينو، إجاصة ميلا et un dernier غدي وروان avec Samar Mahfouz Barraj. Ceux qui ont apprécié ce roman pourraient également aimer يوميات هر de Emily Nasrallah (Hachette Antoine, ISBN : 9786144383728).
Extrait du roman :
تَذْكُر فاتن اليوم الذي أوصلها فيه أبوها وأمّها بسيَارة أجرة من قريتها إلى بيروت. إلى منطقة تلّة الخيّاط. إلى شارع التلفزيون تحديدا. بدت الطريق بلا نهاية. لا كلام في السيّارة، لا راديو… صمت يُشبه الصمت في أعماق البحر. ذلك اليوم كانت خائفة. خائفة من المدينة التي تسمع أخبار حروب شوارعها وانفجاراتها. خائفة ممّا تجهله وممّا ينتظرها في حياتها الجديدة. الرحلة من قريتها الجبليّة الجنوبيّة إلى الساحل طويلة. طرقات، منعطفات، يسار… يمين… كانت تحدّق في جمال الجبال والوديان، إلى أن ظهر البحر البعيد وأفقه. هبطت السيّارة… اقتربت شيئا فشيئا من البحر، إلى أن صارت في الشارع الموازي له والقريب منه. أوّل مرّة ترى فاتن البحر. ما أكبرَه. ما أعظمَه. ماذا لو تفتح باب السيّارة الآن وتهرب إليه؟ تركض على شاطئه حافيّة القدميْن. هل رماله ساخنة أم باردة؟ هل تغوص قدماها كلّيّا تحت الرمال حين تقف عليها، فَتُغْرَسُ كَشجرة؟ أمواج البحر. تتمنى فاتن لو تقفز وتخترقها. هل هي أقوى من هذه الأمواج أم سوف تُبتلَع في طيّاتها إن فعلتْ؟
Šaraf al-Dīn, F. (2017). Fātin [Abjjad livre numérique]. Kalimāt.
ISBN: 9789948157786
Ma traduction :
Faten se souvient du jour où ses parents l’ont amenée dans un taxi de son village vers Beyrouth dans la région « la colline du tailleur », dans la rue de la Télévision, plus précisément. Le trajet paraissait sans fin. Pas un mot dans la voiture, pas de radio…. Un silence qui ressemblait au silence des profondeurs de la mer. Ce jour-là, elle avait peur. Peur de la ville dont elle entendait les nouvelles des guerres dans ses rues et des explosions. Peur de ce qu’elle ignorait et de ce qui l’attendait dans sa nouvelle vie. Le voyage de son village montagneux dans le sud vers la côte était long. Des routes, des virages, gauche… droite…. Elle fixait son regard sur la beauté des montagnes et des vallées jusqu’à ce que la mer lointaine et son horizon apparaissent. La voiture est descendue… et s’est rapprochée petit à petit de la mer, jusqu’à ce qu’elle atteigne la rue parallèle proche de la mer. C’était la première fois que Faten voit la mer. Quelle grandeur! Quelle immensité! Et si elle ouvrait la porte de la voiture et s’enfuyait vers la mer – courant sur la plage les pieds nus ? Est-ce que son sable est chaud ou froid ? Est-ce que ses pieds s’enfonceraient dans le sable chaque fois qu’elle s’arrêterait sur celui-ci, plantée comme un arbre ? Les vagues de la mer – Faten souhaitait sauter dedans et les pénétrer. Est-ce qu’elle est plus forte que ces vagues ou est-ce qu’elle serait dévorée si elle le faisait ?
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